La Rose, le Rossignol et le Poète au jardin


La Rose, le Rossignol et le Poète au jardin

De grand matin je m’en fus au jardin cueillir une rose.
Soudain me vint à l’oreille la voix du rossignol.
Le pauvre comme moi était pris d’amour pour une rose
et par son cri de détresse jetait le tumulte au parterre.

Je tournais en ce parterre et ce jardin ; d’instant en instant
je songeais à cette rose et à ce rossignol.
La rose était devenue compagne de la beauté, le rossignol l’intime de l’amour,
en lui nulle altération, en l’autre nulle variation.

Quand la voix du rossignol eut mis sa trace en mon cœur,
je changeai au point que nulle patience ne me resta.
En ce jardin tant de roses s’épanouissent, mais
personne n’a cueilli une rose sans le fléau de l’épine.

Hâfez, du monde en sa rotation n’espère l’apaisement :
il a mille défauts et n’a pas une faveur !

HAFEZ de CHIRAZ « Le Divân » Ghazal 456

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