L'Exil et le centre fermé

Les jours passaient et les femmes s’habituaient à leurs conditions de détenues attendant le retour au pays non désiré mais fatalement née. Est-ce que l’être humain était obligé de vivre où il était née même en le détestant ou en encourant un danger imminent ? c’était le dilemme de ces femmes. Nafissa se trouvait dans une situation atypique. Elle et ses petits ne comprenaient pas leurs cas. Pourtant, elle remplissait les conditions d’une refugiée. Femme seule, violée et accouchée deux fois pour un gangster lybien, elle avait foui la Somalie et elle atterrissait au bras des belges, mais les belges ne la voulaient pas.Des années et des années, elle pensait partir vers l’Europe. Son seul espoir, atterrir sur le sol européen, n’importe comment, l’essentiel c’est de se jeter dans les bras des blancs les humains de cette planète. A cette époque, elle ne croyait pas à l’humanité des africains ni des arabes, elle n’avait connu que le côté sombre de ces gens. L’humanité c’était l’européen. Et voilà, l’européen humain la jetait dans un centre fermé afin de lui donner à son bourreau ( en réalité l’extrader vers son pays natal qu’elle avait fui à cause de l’injustice). Décidément, elle était cuite comme une patate. Madame la ministre ( entendant par-là ex-femme d’un ministre déchu) racontait sa vie aux femmes et elle vilipendait l’ingratitude des belges.

-        Ecoutez, les filles, en vérité vous êtes mes filles, je suis assez vieille, je venais faire mes courses à Bruxelles chaque année et mon mari s’asseyait avec ces politiciens. Du jour au lendemain, ils ont changé de chemise quand la junte militaire nous a chassé du pouvoir. Les vauriens, ces sont des nullards, regardez comment ils ont pourchassés les intellectuels et tous les savants et même les femmes.Et les filles écoutaient ces jérémiades, elles étaient indifférentes à ces bobards. Un seul souci les tiraillaient ; allaient-elles être libérer ? Cette question les taraudait quotidiennement.Et cette ex-ministre apportait des bavardages ennuyeux. Une jeune angolaise aimait contredire ce que rapportait cette femme, mais naturellement quand elle ne se trouvait pas dans les coins. En vérité, elle le fouettait en cachette et par derrière.  Quoi ? Elle veut nous raconter des bobards ; elle et son mari volaient la richesse du pays et venaient faire la fête ici et un jour, paf, un militaire est arrivé et les a chassés. Elle pleure pour sa richesse d’antan. C’en est fait d’elle. De toute façon, qu’un militaire pille la richesse ou un civil, ça n’a aucune importance. Le petit peuple souffre quotidiennement. Elle s’aperçoit maintenant de la galère et de la misère qu’endurait le peuple. Ah ! ah !ah !ahahahah ! Bienvenue au club madame la ministre ahahahahahahaha !

Et les autres filles rigolaient de plus belle. La vieille ministre, en vérité la femme du ministre, ne comprenait pas sa situation de détenue alors qu’elle avait déjà fait ses courses dans le royaume en grande pompe. Dans les pays des démocraties bananières, disons-les :dans les pays du tiers monde, les femmes du ministre s’accaparaient la richesse du pays et s’achetaient ce qu’elles voulaient dans tous les pays du monde. L’argent que leur mari chapardait du budget de l’état coulait à flots dans leurs poches et elles le dépensaient sans calcul. Elles possédaient des villas, des domestiques, des voitures et beaucoup des bijoux, des diamants et elles s’étonnaient de voir que des gens souffraient dans leur gagne pains.Dans le continent noir, les femmes des ministres insultaient les femmes du peuple qui se levaient tôt le matin pour nourrir leurs familles et qui souffraient énormément à cause de la politique de leurs maris rapaces et sans scrupules.  Quoi, disaient-elles, ces vauriens nous envient et nous jalousent de notre richesse.Exact, s’écriaient les autres, elles nous envient et essayent de jeter sur nous le sort en utilisant les marabouts.

suite...à suivre 

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Rencontre avec l'écrivain Djiboutien, Houssein barkat Toukaleh

La mentalité nomade, par dr Omar Osman Rabeh

Niman, le lycéen