Niman, le lycéen


 A Djibouti, un jeune homme marchait dans la rue. Il portait un sac à dos, beaucoup des livres étaient dedans. Il allait chaque matin au lycée d’état de Djibouti. Il s’appelait Niman. Grand, mince, et des yeux de gazelle. Il allait à l’école à pied. Son père était mort. Il a été tué durant la guerre d’indépendance. Une balle l’avait éclaboussée. Et bam, il était parti pour de bon. Niman aimait bien l’école car il pensait qu’il allait s’en sortir grâce à ses études. Après l’indépendance, beaucoup des élèves allaient à l’école avec enthousiasme. Des français qu’on nommait des coopérants enseignaient dans les écoles de Djibouti. Ils préparaient des jeunes qui allaient le remplacer d’ici quelques années. Niman était parmi ces jeunes. Niman rentra dans la classe. Il était studieux et son prof de math l’appréciait. Dans la classe, des jeunes français se trouvaient aussi. Des Djiboutiens avec des Français. C’était formidable. Les ennemis d’hier, aujourd’hui se côtoyaient dans les écoles de la république. Niman suivait les cours et ne participait pas dans la classe.
-        -   Bonjour Niman, dit le prof de math.
-          -  Bonjour monsieur, dit Niman.

Il s’assied sur une chaise et ouvrit son cartable. Son cours préféré était le mathématique. Il était décidé à devenir un mathématicien. Le prof donnait un cours d’intégral. Niman suivait. La veille, chez lui, il avait étudié ce cours. Ça paraissait pour lui facile. Mails il se taisait. On ne savait jamais s’il avait compris le cours ou pas.

Le prof termina le cours et annonça un devoir pour la semaine prochaine. Niman aimait bien les interros de math.Une fille regardait malicieusement Niman. Elle comptait sur lui. La tricherie. Eh oui, elle était faible en math. Et Niman était là pour l’aider. En sortant de la classe, Niman s’assit à un coin. Il feuilletait son livre. La fille vint à côté de lui. Niman était troublé. Quand il voyait une fille s’intéresser à lui, il bégayait. Il perdait la parole. Elle s’assit à côté de lui. Une belle fille, charmante, d’ailleurs la seule fille djibutienne. Toutes les autres étaient fançaises. Elle s’appelait Deka.
-         -  Salut Niman, dit-elle.
-          - Sa..sa...salut, bégaya-t-il.
-          - Ça va, dit-elle.
-          - O..ou...ouiii.. dit-il avec difficulté.
Elle souriait, elle savait qu’il était timide et elle le torturait en lui parlant.

-          - Peux-tu m’aider durant ce devoir de math? Demanda-t-elle.

Il se taisait. Il avait peur de parler, et la honte le gagnait peu à peu.
Elle lui redemanda la même question. Sans parler, il acquiesça et opina par la tête.
Naturellement qu’il allait l’aider. Mais il ne pouvait pas répondre par des mots. C’était difficile pour lui.

Quand il rentra chez lui, sa mère venait de rentrer aussi. C’était une vendeuse des beignets. Elle vendait des couscous aussi devant les écoles. Elle était très fatiguée. Elle nourrissait son fils pour qu’il s’en sorte et lui assure une bonne retraite durant sa vieillesse.
-          - Maman, dit-il, une fille de mon école est venue et m’a demandé de l’aide.
-          - Quelle sorte d’aide? S’enquit la mère.
-         -  Pour un devoir de math.
-         -  Fait attention mon fils, dit-elle.
Elle prit un seau et remplit de l’eau et Niman entra dans la toilette pour se laver

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