L'odeur des cheveux
   c'est un poème du grand poète Hafez Chirazi.          Je suis enivré sans arrêt   par le parfum de tes cheveux.   Je suis détruit, à chaque instant,   par tes magiques, traîtres yeux.   Après d’aussi longue patience,   mon Dieu ! verrai-je enfin la nuit   Où j’allumerai ma chandelle   dans l’arcade de tes sourcils ?   Ma clairvoyance est une ardoise   que je chéris matin et soir,   Car elle est comme le miroir   qui reflète ta mouche hindoue.   Si tu veux embellir ce monde   pour autant que l’éternité,   Dis au vent d’écarter ton voile   de ta face, pour un instant.   Si tu veux abolir la loi   qui rend ce monde périssable,   Crève l’écran de tes cheveux :   il s’en répandra mille vies.   Le vent et moi sommes deux gueux,   des vagabonds, des inutiles.   Nous sommes enivrés tous deux   par ton parfum et par tes yeux.     Bravo ! Hâfez s’est libéré   de ce monde comme de l’autre.   L’humble poussière de ton seuil   est la seule chère à ses yeux.